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Si c’est gratuit c’est toi le produit

Cet article est le transcript et les ressources de l'épisode #21 du podcast Slow Marketing. 🎧 Voici le lien pour écouter l'épisode ! 📮Abonne-toi à la Newsletter pour ne rien louper des prochains épisodes !


Slow Marketing - épisode 21 - si c'est gratuit c'est toi le produit - Anaïs Baumgarten


Les ressources


Le transcript


Bonjour à toutes et à tous,

J’espère que vous allez bien et que vous avez passé un bel été. Moi j’ai bien décroché, parcouru la France, passé du temps avec mes amis et ma famille et j’ai surtout pris 1 mois off pour rénover une bonne partie de mon appartement.

J’en ai profiter pour ralentir le rythme : dormir 8 à 10h par nuit, reprendre la course à pied et l’escalade, me reposer quand j’en avais besoin, lire, regarder des séries, ne pas ouvrir mon ordinateur pendant plusieurs jours.


Par contre, j’ai repris une très très mauvaise habitude : Instagram.

Je scrolle à l’infini.


Mon premier réflexe dès que je m’ennuie, que j’ai une frustration, ou que je dois attendre plus de 5 secondes : ouvrir l’application. C’est une véritable addiction. Néanmoins cette rechute dans les vidéos de chiens mignons et de randonnées incroyables en France m’a donner pas mal à réfléchir sur le marketing et ses pratiques.


Longue intro pour vous dire que les questionnements du début sont toujours là, que j’ai toujours envie de faire mieux, de changer justement les règles du jeu, de déconstruire les soi-disant “bonnes pratiques” marketing et entrepreneuriales et de promouvoir un marketing positif, engagé et inclusif.


Aujourd’hui, je voulais vous faire part d’une réflexion, ou plutôt d’une phrase que j’ai toujours entendue :

Si c’est gratuit, c’est toi le produit.

(Phrase qui serait à l’origine de Bruce Willis, et qui a été reprise par Tim Cook en 2018 pour critiquer le modèle économique d’Apple. )


L’idée derrière cette phrase ?

La plupart des applications et service que nous utilisons en ligne sont gratuits, en effet 11% seulement des applications téléchargées sont payantes.

J’ai moi-même vérifié sur la soixantaine d’applications sur mon téléphone, je n’en paie que 4 (dont 2 sont des outils pro).


Mais aucun de ces services n’est vraiment gratuit ! Au final, en tant que consommateur, nous payons soit avec nos données personnelles soit par la publicité.


Je m’explique 👇

Chacune de nos actions sur ces applications ou services est enregistrée et stockée pour apprendre à mieux nous connaître et nous vendre de la publicité.

Selon Adeline Gabay, lors de la conférence Data et Marketing Digital du Congrès de la communication responsable de juin dernier :

“Chaque publicité diffusée génère en moyenne 700 requêtes serveurs.”

Le digital et data marketing utilisent des technologies de plus en plus complexes pour cibler et personnaliser les publicités.


Tu connais cette sensation d’être sur écoute ?

Il y a quelques semaines, un client me citait une étude de cas réalisée sur un grand groupe pharmaceutique par un concurrent comme exemple dans une discussion (pour te dire le niveau de “tiré par les cheveux”). Sans faire aucune recherche, ni sur le concurrent, ni sur l’étude de cas, ni sur le groupe pharmaceutique, j’ai reçu dès le lendemain (et pendant plusieurs semaines) une publicité m’incitant à suivre ce groupe sur LinkedIn…


Bref, tout ça ce ne sont “que” des algorithmes prédictifs qui tournent à plein régime !

Pour rappel, 85% des recettes de Alphabet (la société derrière Google) et Meta (Facebook, Instagram et Whatsapp) proviennent de la publicité.


L’économie de l’attention est au cœur du modèle publicitaire actuel.

Plus tu passes de temps sur ces applications, plus tu visionnes de publicité.

Plus tu cliques / recherches / likes ou commentes, plus tu en dis sur toi et perfectionnes le ciblage publicitaire.


On nous revend nos données

Je voudrais citer ici Laurent Chemla dans un article qui date un peu (2016) mais pourtant toujours d’actualité :

Dans une conférence d’il y a longtemps, j’expliquais que Facebook était le plus grand voleur que je connaisse. Pour résumer : Facebook publie vos contenus (sans vous payer) pour attirer du public vers les écrans de publicité qu’il vend. Il revend (sans les payer) vos données personnelles à ses clients (les régies publicitaires) pour qu’elles puissent mieux vous cibler. Puis il vous propose – à vous – de payer pour que vos contenus soient plus visibles que les autres (et donc pour attirer plus de visiteurs vers les écrans de pub de ses clients), avant finalement de vous proposer d’acheter ses actions pour espérer enfin toucher une part du fric que votre travail rapporte.

Actuellement, au moins 75 millions de sites web utilisent Google Analytics dans le monde entier, pour suivre le nombre de pages vues, contrôler la durée de séjour des visiteurs sur leur site, suivre les sources de trafic, vérifier les pages les plus populaires, etc.

Des données bien utiles pour la première régie publicitaire Google Ads… Si on y réfléchit, Google est clairement en train de nous revendre nos données…

La CNIL considère d’ailleurs que la collecte et le transfert de données vers les États-Unis à l'aide de Google Analytics "sont illégaux", en violation de l'article 44 du RGPD.


Un autre exemple pour la route

Depuis décembre 2022, ChatGPT est disponible gratuitement.

On pourrait se dire : “Chouette ! Quelle chance !”

Mais ici encore, une petite dose de réalisme est nécessaire pour se rendre compte que la version gratuite n’est qu’une version d’entraînement. Chaque requête que vous faites, la satisfaction ou non que vous en avez et que vous partagez à ChatGPT, n’est qu’une séance de coaching que vous lui offrez gratuitement !


Et du coup on fait quoi ?

On vide nos historiques de navigation ? On supprime notre compte Facebook ? On brûle nos téléphones et on part vivre en ermite dans la montagne ?

J’en rêve, mais la réalité me rattrape rapidement, et j’imagine que vous aussi !

  1. La première étape selon moi est d’avoir conscience de ces mécanismes et des fonctionnements d’internet et prendre du recul sur ces propres comportements (comme moi avec mon addiction à Instagram)

  2. Se former et former les jeunes / les femmes / les diversités… bref ne pas laisser Internet aux boys clubs habituels :

Je cite cette fois-ci Emmanuel Macron qui en 2018 disait déjà :

« Il ne faudrait pas que tous les acteurs de l'intelligence artificielle soient, à mon image, des mâles blancs quadragénaires formés dans les universités américaines ou européennes. »
  1. Dire non, refuser les cookies, garder ses ad-blockers actifs et aller voir ailleurs si cela bloque encore.

Je recite à nouveau Laurent Chemla :

Vivre de la garantie que la campagne de publicité de ses clients sera affichée, et vue, et rapporter combien l’ont vue, en usant pour ce faire de ce qu’il faut bien appeler de l’espionnage (les cookies tiers, la détection des ad-blockers, la mise en pause d’une vidéo si vous passez à un autre onglet…), ce n’est pas la même chose. Et c’est absolument, définitivement, totalement inacceptable. Alors cessez de l’accepter. Et allez voir ailleurs. Les contenus passionnants ne manquent pas, sur le Web, qui n’utilise aucune de ces techniques. Il en existe même des gratuits. C’est vous qui choisissez le monde dans lequel vous voulez vivre.

En plus des sources de cet épisode, je vous partage en description quelques ressources qui m’ont inspirées dans ces réflexions :

  • L’épisode en 2 parties des Couilles sur la table - Geeks & Trolls

  • Un extrait de l’émission Clique pour tout comprendre de l’Intelligence Artificielle

Sur ce, à dans 2 semaines pour le deuxième épisode de la saison 2 de Slow Marketing, je serais en live LinkedIn avec Youen Chéné, fondateur de Webvert, pour tout comprendre sur les outils pour mesurer l’impact environnemental de son site !

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